Eléa s’était réveillé de bonne humeur ce matin : ses pieds dépassaient du drap et le soleil était venu poser quelques-uns de ses doux rayons dessus. Elle avait ouvert les yeux sur la photo de sa table de chevet : ses parents, sa sœur et elle lors de leurs dernières vacances au Maghreb (son père en était originaire). Après quelques étirements, elle enfila un sweat gris chiné puis descendit prendre son petit-déjeuner.
Elle commença par mettre la bouilloire sur le feu pour chauffer de l’eau, puis des tartines dans le grille-pain. Elle sortit la bouteille de jus d’orange du frigo, s’en servit un verre et regarda par la fenêtre en le buvant.
Des oiseaux jouaient dans la coupelle d’eau qu’elle avait laissée à leur disposition. Le soleil éclairait les sommets des Pyrénées qu’elle apercevait.
Elle se perdit dans ses pensées et fut interrompue par le sifflement de la bouilloire. Le pain était grillé. Elle s’assit, étala une fine couche de beurre demi-sel dessus et de la confiture de fraises sa grand-mère. Elle versa de l’eau bouillante dans son mug où un sachet de thé reposait paisiblement, puis commença à manger.
Après son petit-déjeuner, elle se rendit à la salle de bains. Elle commença par coiffer ses cheveux mi-longs légèrement ondulés. Leur couleur naturelle était magnifique : ils étaient châtains clairs, mais des mèches blondes se dispersaient par-ci par-là dans sa chevelure. Elle contempla ses grands yeux bruns et son bronzage dans le miroir au-dessus du lavabo. Elle finit sa toilette, puis redescendit au rez-de-chaussée de son chalet après avoir revêtu un short beige et un t-shirt de style surf bleu.
Elle avait décidé d’aller randonner aujourd’hui et demain. Elle connaissait un endroit où elle pourrait passer la nuit : le refuge de Larry se situait à environ 25 km au sud de Laruns. Elle enfila ses chaussures de randonnée, se saisit de son sac à dos, dans lequel était présents tout ce dont elle avait besoin. Elle y ajouta juste de quoi pique-niquer et de quoi boire.
Elle quitta son chalet vers 9 h du matin et marcha pendant plusieurs heures. Vers midi Eléa trouva un tronc d’arbre renversé sur lequel s’asseoir pour manger. La matinée avait était agréable, le mardi matin, il n’y a pas grand monde sur les routes, surtout dans ce coin pommé… Elle marchait en forêt, ainsi les arbres la protégeaient du soleil et de la chaleur.
Elle reprit sa route après une grosse demie-heure de pause. Elle avait l’habitude de marcher et de se faufiler un peu partout : elle était mince, n’était pas très grande, mais avait un physique athlétique. Au fur et à mesure de l’après-midi, la chaleur augmenta, mais l’humidité aussi.
Vers la fin d’après-midi, des nuages noirs commencèrent à recouvrir le ciel. Heureusement, Eléa n’était désormais plus très loin du refuge. Le vent commença à monter en sifflant dans les arbres. Eléa pressa le pas. Il commençait à pleuvoir et le tonnerre se faisait parfois entendre.
Lorsqu’elle arriva au refuge, des éclairs commençaient à jaillir d’on ne sait où et la pluie s’abattait à grosses gouttes. Elle courut se réfugier à l’intérieur.
Elle s’assit en boule sur un lit en pressant ses genoux contre elle. Par la petite fenêtre qui éclairait le refuge, elle voyait un ciel noir zébré d’éclairs. Le tonnerre retentissait, le vent hurlait sa complainte funèbre et la pluie griffait la vitre. Elle n’eut même pas le courage d’allumer du feu pour se réchauffer et se sécher. Elle ne souhaitait juste une chose : que ce vacarme infernal cesse !