Lundi 17 septembre : Calais – Ardres

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J’ai commencé la visite de Calais, par l’œuvre de Rodin : les six bourgeois de Calais. Voici quelques explications afin de reconnaître les différents personnages : Eustache de Saint Pierre est au centre et à la barbe ; Pierre de Wissant tourne la tête en ayant son bras plié et levé ; Jean d’Aire porte les clefs ; Jean de Fiennes a les bras écartés, André d’Ardres tient sa tête entre ses mains ; et le dernier est Jacques de Wissant.

Mais, peut-être ne connaissez-vous pas l’histoire de ces bourgeois. La voici.
Edouard III d’Angleterre met le siège sur Calais en septembre 1346 (après la bataille de Crécy). Puis il exige que six bourgeois qui seront ensuite mis à mort lui apportent les clefs de la ville et du château «nu pieds et nu chef en leurs linges drap seulement, les harts au col».
Six volontaires se présentent le 4 août 1347. La Reine Philippa de Hainaut implore le roi afin que ces hauts dignitaires aient la vie sauve. Sa requête est acceptée et ainsi, ils entrèrent tous les six dans la légende. Mais cette version est très controversée, car Eustache de Saint Pierre (l’instigateur de la réunion de ces six bourgeois) aurait peut être été le complice des Anglais.

Ce ne fut qu’en 1558 que le Duc François de Guise rendra Calais à la France. Un vitrail, à l’intérieur de l’hôtel de ville, nous le rappelle. Cet hôtel de ville placé juste derrière les bourgeois possède un beffroi et un carillon. Il fut rebâti, dans le style du XVème siècle flamand. À l’intérieur, il recèle de salles de toutes beautés, au premier étage principalement.

Sur la place d’armes, la tour de guet (XIIIème) servit de phare jusqu’au siècle dernier. La citadelle est maintenant devenue un complexe sportif. Une autre bâtisse militaire, le fort Risban. Lors de la visite de la ville, il faut noter un quartier particulier, celui du Courghain maritime qui est l’ancien quartier des marins. Pour terminer la visite de la ville sur le plan architectural, il y a aussi la cathédrale Notre-Dame qui est l’un des seuls édifices de style gothique anglais dit perpendiculaire que l’on trouve sur le continent. Malheureusement ou heureusement, lors de mon passage, elle était en cours de restauration. Il est à signaler qu’elle est accolée à une citerne.

Je ne peux quitter la ville pour l’instant, car il me reste encore les musées à visiter. Le musée des beaux-arts et de la dentelle est le premier. On peut y voir des œuvres flamandes, hollandaises, contemporaines… et aussi une partie réservée à l’histoire locale de l’âge du bronze à nos jours. Il se différencie des autres musées régionaux par sa collection de sculptures françaises du XIX et XXème. L’histoire du port et de la dentelle est omniprésente.

L’implantation de l’industrie dentellière est le fait de trois ouvriers qui réussirent à introduire en France plusieurs métiers à tulle d’Angleterre. Et ce, au péril de leur vie, car l’exportation du matériel de fabrication était punie de mort.
Par la suite, l’adaptation du système Jacquard permettra une production inégalée.

Le second musée est celui de la guerre, mais il était fermé ainsi que les aquariums.
Les six bourgeois ne sont pas les seuls héros légendaires de cette ville. Le corsaire Jehan de Calais leur conteste la suprématie.
Un jour de tempête, il se retrouva sur une côte inconnue. Lors d’une vente d’esclaves dans ce pays, il en acheta une qu’il épousa plus tard. De retour à Calais, son père s’opposa à ce mariage. Johan dut reprendre la mer. Il fit peindre le portrait de Constance (tel était le nom de sa dulcinée) à la poupe de son bateau. Une fois arrivé à Lisbonne, le Roi du Portugal le convoqua et lui apprit que Constance était sa fille. Après bien des péripéties lors de son retour à Calais, Jehan devint l’héritier du trône, et vécut heureux avec Constance. Mais Jehan a-t-il ou non existé ?

Pour reprendre la route, peut être avez-vous besoin d’un petit quelque chose de sucré. Pourquoi ne pas goûter aux délices de Calais ou encore au Calais (gâteau de forme ovale).

Si l’on veut prendre la route qui nous conduira à Guines, suivez le canal de Calais à Guines, vous serez certain de trouver la sortie de Calais. De plus, tout le long de ce canal, vous pourrez «tailler bavette» avec de nombreux pêcheurs.

Enfin, c’est l’arrivée à Guines où le musée Emile Vilez n’est ouvert que le dimanche matin. Mais si vous passez un jour de semaine, et que vous avez froid, allez boire un bon café du Nord (fait maison) «chez Monique». Ce café se résume à un comptoir, au milieu d’une épicerie. En sortant de là, peut être voudrez-vous voir la tour de l’horloge, mais attention, on ne peut pas l’approcher !

Non loin de là, la forêt de Guines, riche en essences variées. Le ballon qui venait de traverser pour la première fois, la manche par les airs le 7 janvier 1785 a atterri dans cette forêt. Les conducteurs de cet engin étaient Blanchard et l’anglais : Jefferies. La colonne Blanchard se situe au lieu-dit de la Clairière du Ballon et rappelle cet exploit.

Si l’on prend ensuite la route de Guines à Ardres, on suit plus ou moins le chemin emprunté par Henri VIII, la Reine et la cour d’Angleterre qui se rendaient à la rencontre de François Ier, la reine… pour l’entrevue du camp du drap d’or, qui débuta le 7 juin 1520. Seul, une plaque commémorative se trouve parmi les champs de maïs, de betteraves, de pommes de terre… pour marquer l’événement.
Si l’on suit la route jusque Ardres, c’est cette fois-ci le chemin effectué par François Ier que l’on emprunte.
Au passage, l’église de Brèmes les Ardres possède un beau haut-relief.

Ardres (église, ancien couvent, ancien Hôtel de Ville, la Grand Place… ) est réputé pour son lac. Dommage que le pourtour de ce lac soit envahi par des terrains de camping ou de caravaning. Il y a là une aberration, car où pouvons-nous encore voir le paysage ?
Pourtant, vous découvrirez peut-être une eau couleur verte, d’un vert émeraude. C’est un phénomène d’origine marine, plus exactement dû au plancton qui colore l’eau. On retrouve ce phénomène seulement dans un autre lac situé en URSS.
Mais, cet attrait touristique doit être connu des commerçants, car les touristes sont attendus. Quelques exemples : la nuit dans un terrain de camping, pour une personne, une tente et un cyclomoteur : 35 francs (en règle générale, cela tourne autour de 10 francs) ; un café : 3 francs bien que ce soit un café soluble, sans lait. Et après cinq minutes, la patronne s’excusa de devoir me mettre dehors, car elle devait partir.

Le temps, je ne préférerais pas en parler tellement il est déplorable. Toute la journée, il tomba une pluie fine (celle qui pénètre partout). Heureusement, le paysage était plus mouvementé que ces derniers jours. Il est vrai que j’ai quitté la plaine maritime.

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