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Aujourd’hui, j’ai commencé ma journée en parcourant le polder des Moëres (prononcer «moures») qui est fertile (sur la route, recherchez les plantations de fèves, oignons, etc.), divisé par des canaux et toujours un habitat dispersé.
Les Moëres se trouvent à l’emplacement d’une lagune asséchée, au XVIIème siècle, à l’aide de digues, de canaux et de vingt moulins à vent munis de vis d’Archimède pour pomper l’eau.
Ce polder fut inondé à différentes occasions depuis sa création, et, notamment, en 1940 et 1944. Seule l’église émergeait.
La principale curiosité de ce village est qu’il se trouve sous le niveau de la mer, à marée haute.
Des Moëres, j’ai rejoint Bray-Dunes, dernière station balnéaire française avant la Belgique. D’ailleurs, rien n’interdit d’utiliser la plage pour regagner la Panne, en Belgique.
Au niveau de Bray-Dunes, une digue promenade borde la plage.
Zuydcoote est fameux par son Week-end (roman de Robert Merle). Le sanatorium mentionné dans le livre est maintenant transformé en hôpital.
L’une des trois fermes qui approvisionnait ce sanatorium, la plus proche, porte le nom de Ferme Nord. Elle est devenu centre socioculturel. Dans ce centre, tous les quinze jours, est organisé un bal traditionnel. Mais aussi des concerts, des spectacles, des expositions… Une initiation à la nature et à l’environnement est proposée également sur ce site ouvert à tous, qui offre la possibilité de pique-niquer, de camper…
Mais revenons un peu plus longtemps à l’initiation à la nature qui est proposée à l’aide d’un potager et d’une ferme pédagogique, ainsi qu’à l’aide d’un sentier «les dunes à fourrées et à bosquets». Une richesse florale et animale se cache dans ces dunes vives.
Sans dunes, pas de polder ! Les dunes ont un rôle de protection contre les invasions marines pour l’arrière-pays. Elles protègent aussi du vent et d’une forte teneur en sel. Lors de vos passages, je vous demanderai simplement d’avoir du respect pour elles : utilisez les sentiers, n’écrasez pas et n’arrachez pas les jeunes pousses… en bref, traversez, mais ne détruisez pas.
Pour vous prouver que les dunes sont bien vivantes, s’il le faut, demandez aux habitants de ces lieux, si le village n’a pas été englouti par les dunes en 1777.
De retour de Dunkerque, je suis passé par Leffrinckoucke où il y a une église inaugurée en 1968, et par Coudekerque Village où un vitrail de l’église représente un joueur de rugby !
Enfin Dunkerque, ou plutôt malheureusement, car c’est le type de ville reconstruite après la dernière guerre, qui est déplaisante. Le seul attrait réside dans le port si l’on s’intéresse au tourisme industriel.
Comme je parlais de la guerre, la transition avec le musée des beaux-arts est facilitée. Ce musée, outre la section «Dunkerque en guerre 39-45» et le diaporama qui l’accompagne, possède des peintures hollandaises, une galerie sur la flore du littoral, une remarquable section de maquettes de bateaux… Ce n’est pas le seul musée d’art de la ville, car juste à côté du port, au milieu d’un magnifique jardin de sculptures, on peut visiter le musée d’art contemporain.
Après avoir trouvé l’entrée, ce musée nous réserve la surprise de pouvoir admirer des œuvres illustrant les principaux courants de l’art français de 1960 à 1980 (Vasarely, César, etc.)
L’un des plus riches musées d’art populaire du littoral français est très certainement la petite chapelle. C’est un petit sanctuaire qui abrite Notre-Dame des Dunes, orné de nombreux ex-votos : maquettes de bateaux, des tableaux représentants des naufrages…
Pour en finir avec les musées de cette ville, il reste le musée aquariophilique, qui est situé à Malo-les-Bains.
De la plage de Dunkerque, où se trouve une digue promenade, on peut voir l’entrée des bateaux au port. Mais revenons au cœur de cette ville, où l’on peut voir, comme dans beaucoup de villes de cette région, le beffroi.
Ici, il est communément appelé la Tour. Il fut dressé vers 1440, et à son sommet (58 m) se trouve peut-être le plus ancien carillon connu. Les quarante-huit cloches, on peut les entendre, si l’on tend l’oreille car les bruits de la ville sont là eux aussi ; au quart d’heure : Tailire, ta lowe ; à la demi : le carillon de Dunkerque ; aux trois quarts d’heure : la reuze et à l’heure : la cantate de Jean Bart.
Jean Bart, le héros local, est né dans cette ville portuaire en 1650. Il s’illustra lors de la bataille de Texel, le 29 juin 1694, en reprenant à la flotte hollandaise une centaine de navires chargés de blé, alors qu’un blocus économique ceinturait la France. Cette victoire permit de sauver de la disette les Français. Par la suite, Louis XIV anoblit Jean Bart, qui mourut quelques mois plus tard, le 27 avril 1702.
Une statue, réalisée par David d’Angers, le représente en corsaire à l’abordage, épée au poing au centre ville. Un vitrail, dans l’hôtel de ville, le représente lors de son retour de la bataille de Texel.
L’église Saint Éloi (Halleberke à cinq nefs), qui abrite la dépouille mortelle de Jean Bart (recouverte par un beau gisant), était à l’origine accolée au beffroi. Des célébrités locales autour du fronton central qui représente Louis XIV ornent l’hôtel de ville et son beffroi de 75m.
Un peu plus loin, la tour de Lenghenær ou du menteur, seule tour qui reste sur les vingt-huit des fortifications bourguignonnes de 1405. L’origine de son nom serait due aux fausses alertes, ou aux faux signaux émis par des guetteurs afin de faire échouer des bateaux et ainsi de les piller.
Autre élément d’architecture militaire, la porte de l’ancien arsenal qui fut édifiée par Vauban.
La colonne de la victoire rappelle «la défense héroïque de la cité par une poignée d’hommes et la défaite du Duc d’York, obligé de lever le siège après 20 jours d’efforts infructueux».
Il reste encore à voir l’église Saint Jean-Baptiste, le Kursaal, la maison et la Tour de l’Armateur…
Mais comment passer à Dunkerque, sans penser aux enfants de Jean Bart et leur carnaval : le défilé de la bande de pêcheurs ou des visserbendes. Comme autrefois, «les pêcheurs d’Islande» suivent le tambour-major Copinard. Le cortège se déplace en brandissant de vieux parapluies, et sous l’hôtel de ville, un jet de poissons fumés est organisé. Ce carnaval est considéré par beaucoup de régionaux comme «le Carnaval».
Le domaine linguistique flamand commence à s’éteindre. Seuls, les marins sur les ports le parlent encore, à Dunkerque.
Lors de votre passage, vous aurez peut-être la chance, si vous êtes bien renseigné, de voir le jeu de bouchon. Ce jeu consiste à abattre le plus grand nombre de bouchons (en liège ou en bois) en lançant des palets de métal à une distance de 9m environ. Dans les Flandres, le bouchon peut être remplacé par une plume.
En quittant cette ville, j’aimerais rester sur le goût de la joue et de la langue de morue, d’un pot’je vleessch ou d’une couque bottom.
Les spéculoos sont fabriqués en Belgique, mais les habitants du Nord-Pas-de-Calais en sont très friands. De plus, on peut en trouver partout dans la région. C’est un biscuit sec (genre petit-beurre que l’on mange en l’accompagnant de café ou de thé). Certains aiment les tremper dans ces liquides avant de les manger.
Aujourd’hui, il est tombé une importante quantité d’eau. Ces pluies ont d’ailleurs réussi à percer la tente. Je dois reconnaître qu’elle était mal orientée. Mais existe-t-il une orientation idéale pour une tente ?
Lorsque l’on est en cyclomoteur, il est parfois intéressant de trouver des abris : arrêt de bus, porche d’église, café, devanture de maison afin de se protéger des précipitations importantes.
Tous les jours que je passerai à côté des plages, je vous donnerai la quantité des eaux de ces différentes plages (selon l’enquête réalisée par la revue : Que choisir ? ). Voici les codes utilisés : A – eau de très bonne qualité ; AB – eau de bonne qualité à qualité moyenne ; B – eau de qualité moyenne ; C – eau momentanément polluée ; CD – eau momentanément polluée ou de mauvaise qualité ; D – eau de mauvaise qualité (la plage doit être interdite à la baignade).
De Bray-Dunes à Grande-Synthe, toutes les plages sont de qualité C.