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Ce matin, j’ai fini la visite de Bergues et notamment de l’enceinte fortifiée. Vauban utilisera les fortifications existantes (la ville fut fortifiée dès le IXème siècle) et bâti les couronnes Saint-Winoc, d’Hondschoote… Ce sont les mêmes fortifications qui seront utilisées lors du repli de Dunkerque en 1940. Seuls l’aviation et les lance-flammes permirent d’y créer une brèche.
La couronne d’Hondschoote présente un vaste système de bastions et de demi-lunes entièrement entourées d’eau. À remarquer, sur la porte de Cassel, le fronton au soleil, l’emblème du Roi du même nom.
Puis ce fut en vrac : la tour bleue, au sommet du Grœnberg, où une aire occupe l’emplacement de l’ancienne abbaye. À cet emplacement, une tour pointue, reconstruite en 1818.
Pendant toutes ces visites, on «sent» l’automne, car les hirondelles commencent à se rassembler le long des fils électriques de la ville. Mais parlant des animaux, je fus stupéfié de voir autant d’oiseaux, de lapins… à l’intérieur des remparts.
Mais l’automne, c’est aussi le temps, même si on dit ici que «les arrières saisons sont clémentes, chaudes, que c’est presque l’été…» Aujourd’hui, en tout cas, ce fut une alternance de soleil et de pluie.
Pour continuer ma découverte, j’ai pris le circuit de la Flandre verdoyante et fleurie, ou comme hier, des églises. Pourtant, les villages ont cette fois pour nom : Socx, Quædrypre, West-Cappel, Rexpoëde, Oost-Cappel, Killem, Warhem et Hondschoote.
Mis à part les églises, leur intérieur (quand cela est possible de les visiter) et le contour de l’église (nom que porte en général la rue faisant le tour de cet édifice), ne manquez pas le Blauwhuys (un château) et sa légende. La nuit, on y percevrait des bruits de passage dans l’escalier… Ce serait le fantôme d’un page de Louis XVI, inspecteur des Gardes Nationales du Nord, propriétaire de cette bâtisse comme résidence secondaire. Il se situe sur le territoire de Quædrype.
À West-Cappel, existe également un château. Par contre, à Rexpoëde, faites attention de ne pas passer près du cimetière du Diable !
Autre surprise, la capitale du lin et celle de la pomme de terre qui sont respectivement Killem et Warhem.
De plus, leurs églises ont des particularités. Pour la première, celle de Killem, elle possède l’une des trois façades romanes des Flandres. Mais sur cette façade des colonnettes à chapiteaux cubiques sont placées dans trois niches rectangulaires. On ne connaît pas la signification de ce détail architectural.
Dans la seconde, à Warhem, on peut voir l’un des plus vieux chemin de croix sculpté connu.
L’église de West-Cappel abrite l’un des plus vieux orgue d’Europe (1683). La cloche de l’église de Socx, quant à elle, est ornée d’une danse macabre. Dommage qu’elle soit perchée en haut du clocher.
À Hondschoote, une autre «vieiserie». Le Nord Meulen qui est considéré comme le plus vieux moulin d’Europe (1127). Il a tourné pour la dernière fois en 1963, mais devrait bientôt retrouver de nouvelles ailes. Si vous désirez en connaître l’histoire… adressez vous à la maison à l’angle du chemin d’accès. La fille du dernier meunier se fera un plaisir de vous faire découvrir l’outil de travail de son père. De ce moulin, on peut apercevoir la tour en briques du moulin Delabære.
Sur la grand place d’Hondschoote, outre l’église où une tour culmine à quatre-vingt-deux mètres, ne manquez pas l’hôtel de ville. À l’intérieur, on peut y voir entre autres tableaux, celui de la bataille d’Hondschootte par Bellengé ; des inscriptions racontant l’histoire locale ainsi que les raisons pour lesquelles Lamartine était lié à cette ville. Il y a aussi de nombreuses vieilles maisons à travers ce gros bourg.
Depuis que je suis descendu du Mont Cassel, tous les jours, je peux chanter comme Jacques Brel : «avec la mer du Nord pour dernier terrain vague… ce plat pays qui est le mien». En effet, le terrain est toujours aussi plat, avec parfois une ferme. Je suis dans la plaine flamande, et une des images du Nord a son adéquation ici. L’image du Nord industriel se laisse entrevoir parfois à l’horizon, avec Dunkerque, ses hauts-fourneaux, son port… Jusque maintenant je n’ai pas encore côtoyé l’industrie de près.
Je m’aperçois que je n’ai pas encore parlé du cyclomoteur. Pour la première fois depuis le départ, je n’ai pas eu d’ennui avec celui-ci aujourd’hui.
Le temps de cette journée fut nuageux et pluvieux. Concernant la conduite du cyclomoteur, il est intéressant de signaler que sur ce genre d’engin, on est dans l’obligation d’utiliser les pistes cyclables comme par exemple à Dunkerque où elles sont nombreuses. Mais, il est peut-être dommage qu’elles soient si mal indiquées. Je me suis demandé plus d’une fois si j’étais sur la bonne chaussée et donc dans la légalité !