Vers une autre étape — Voir la carte des étapes
J’ai repris mon voyage d’Etrœungt pour me rendre tout d’abord à Sémeries. L’église est fermée, mais à gauche du portail, un magnifique Dieu de Pitié est assis.
Ramousies a son église de fermer.
Liessies est le berceau d’une ancienne abbaye, dont il reste quelques bâtiments et des légendes comme celle de Frère Guillaume qui était l’un des scribes de cette abbaye. Après sa mort, l’abbé eut une vision durant son sommeil : la pesée des péchés contre le poids des mots que le moine avait écrit et enluminé. Satan lâche le dernier péché, alors que l’ange n’a plus rien dans ses mains. Le scribe regarde la page blanche. À ce moment, l’ange laisse échapper la feuille qui se retourne en tombant. Au verso de celle-ci, un mot qui n’avait pas pu trouver sa place en bas de la page : Amen ! … Plus tard, si les scribes se relâchaient, l’abbé contait sa vision.
De ce monastère bénédictin, il reste les jardins qui sont toujours dans l’état que les moines les ont laissés, ou presque. Ils devraient être aménagés dans peu de temps, ce qui permettra aux visiteurs de s’y promener. Il en sera de même d’un musée de l’art religieux de l’Avesnois.
Pour l’instant, on peut voir dans l’église quelques joyaux : la croix byzantine, des tableaux, de nombreuses statues (bien que trois d’entre-elles aient été volées).
Un peu à l’écart du centre du village, une ancienne ferme dépendante de l’abbaye : le château de la Motte, qui est un hôtel-restaurant.
À l’opposé, l’ancien sanatorium qui est devenu hôpital départemental. Ces lieux sont, en effet, réputés pour leur pureté.
Si l’on suit la route de Liessies jusque Eppe-sauvage, on est sur la route de la petite Suisse du Nord.
On passe près du lac et du barrage de Val Joly. Ce plan d’eau est aussi une base d’attraction où un lac s’étend sur trois cent quinze mètres.
Je pourrais difficilement vous parler de ce site, mais si c’était le cas, il faudrait que je parle des chemins et des routes empruntés depuis Maroilles et de plus je me sens impuissant à décrire de telles beautés.
Eppes-sauvage, nous accueille par une église au beau mobilier, puis ce fut Moutier en Fagne (église et prieuré), Wallers-Trélon (église).
Comme on peut s’en apercevoir à Ohain, on est près de la Belgique. Encore faut-il savoir ce qu’est l’escavèche, que l’on trouve ici, à emporter. L’escavèche est une marinade à base de vinaigre dans laquelle est plongé de l’anguille et du brochet. Le tout est placé dans des pots en grès ou en terre vernissée. On peut déguster ce plat froid, accompagné de frites par exemple.
Autre préparation, mais qui nous vient de Belgique Flamande, les rollmops. Ce sont des harengs fendus, roulés sur des rondelles d’oignons, maintenus par un pic en bois que l’on place également, dans une marinade vinaigrée. Cette fois, on peut les accompagner de pommes de terres cuitent au four dont on dégustera la pelure (après avoir enlevé la peau) accompagné d’une noisette de beurre.
Il est à remarquer, si ce n’est déjà fait, que chaque repas comporte des pommes de terres. En parlant de repas, toujours comme en Belgique, les gens dînent et soupent au lieu de déjeuner et de dîner.
Me voici maintenant arrivé à Fourmies, ancienne région industrielle au niveau du textile et de la verrerie. Ceci me conduit tout droit à l’écomusée de la région de Fourmies-Trélon (pays de la fagne du bocage et de l’usine).
Les services de cet organisme sont divers : centre pédagogique, de documentation, d’audiovisuel…
Cela se concrétise surtout par un musée de textile et de la vie sociale à Fourmies. La partie textile est divisée en deux parties : les machines de l’époque 1900 et celles des années 50. Aussi, on peut voir l’élaboration du fil ou de la laine, à partir de la laine de mouton. L’autre partie de ce musée est consacrée à la vie sociale de la cité : l’entretien des vêtements (lavage, repassage…) ; des jeux traditionnels (billon, boules, jeu de crosse) ; et de nombreuses photographies ainsi que la reconstitution d’un estaminet. Lors de mon passage, une exposition temporaire portait sur la région pendant la guerre 14-18 (cette région était sous l’occupation allemande).
Cet écomusée a des antennes réparties sur les environs : Trélon accueille un atelier du verre ; Baives, la maison de la fagne qui n’est ouverte que pendant l’été, tout comme la maison de bocage à Saint du Nord.
Reste les sentiers d’observations de Wignehies. Prochainement s’ouvriront la maison de l’école à Ohain, le centre de l’art religieux à Liessies, le musée de la vie rurale à Saint-Michel (Aisne) et celui des forges à Anor. Autre originalité de ce centre, la création d’une SCOP ECO au niveau du textile (vente de laine) et du verre. Dernier détail qui peut avoir son importance, cet écomusée est dans les locaux désaffectés de l’ancienne filature Prouvost-Masurel.
La population ouvrière de Fourmies fut l’actrice d’un événement sanglant qui fit parler de cette ville. Le 1er mai 1891, les ouvriers constitués en syndicats, avaient décidé de chômer, afin de faire admettre leurs droits. L’armée chargea la foule et tira. Le résultat : dix morts et une quarantaine de blessés. Un monument dans le cimetière rappelle ce triste événement.
Autre monument, mais cette fois très envié par de nombreuses villes, le théâtre.
Ancienne agglomération de cette ville, Wignehies n’a que ses sentiers d’observations.
Mais avant de terminer mon périple pour aujourd’hui, j’ai été voir l’église de Rocquigny.
Le temps est très agréable. Après du brouillard (important, il est vrai) le matin, le soleil se met à briller dans un ciel bleu azur.