Samedi 20 octobre : Valenciennes — Condé sur Escaut — Saint-Amand les eaux

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20 octobre

J’ai quitté l’auberge de jeunesse, qui, je le rappelle, se situe à Anzin, la ville où le 23 juin 1734, on découvrit pour la première fois la houille de la région.

Malheureusement pour moi, le musée du charbonnage n’est ouvert que le samedi et le mercredi après-midi ainsi que le dimanche.

Par contre, pas de problème pour visiter le musée de Valenciennes qui est un remarquable musée des beaux-arts : Bosch, Rubens, Carpeaux, Bruegel…

Sous un temps mitigé (alternativement du soleil et de la pluie) qui se stabilisa en fin de journée sous le soleil, j’ai rejoint Bruay-sur-Escaut (église), puis Condé-sur-Escaut, la ville aux trois châteaux, aux fortifications, à l’hôtel de ville, au beffroi, à l’église qu’il faut visiter… Ce qui est regrettable c’est que certains bâtiments soient autant à l’abandon. De plus, c’était les préparatifs de la ducasse.

De là, ce fut Vieux-Condé, Bruille-Saint-Amand où se trouve un café dancing dans lequel on pourrait danser aux sons d’un orgue automatique fonctionnant à l’aide de cartes perforées. Dommage qu’il y ait cette odeur de chien trempé qui s’infiltre partout et que les tenanciers ne soient pas des plus sympathiques.

Enfin, ce fut l’arrivée à Saint-Amand-les-Eaux. En ce lieu, au moins les personnes rencontrées sont sympathiques. À titre d’exemple, au musée de la Tour.

Le musé est situé dans la tour de l’ancienne abbaye, haute de quatre-vingt-deux mètres, cette tour comporte un carillon de quarante-sept cloches (on peut entendre un concert chaque midi pendant une demi-heure, et très souvent, c’est une carillonneuse qui vient jouer !). L’entrée à ce musée permet d’escalader les trois cent soixante-cinq marches, afin d’atteindre le carillon et l’horloge à cylindre du carillon automatique. Durant cette expédition, vous verrez le temps à autre des nids de pigeons à dix centimètres de vous. Les carillonneurs montent là-haut chaque jour par ce même escalier. C’est dans cette ville que fut créée la première école de carillon française.

Le musée, proprement dit, permet de faire vivre la faïence de Saint-Amand, par une exposition ainsi que celles de Saint-Omer. Autres parties de ce musée, l’historique et la fabrication de la terre cuite à la faïence fine. La personne qui effectuait la garde de ce lieu, j’espère que vous la rencontrerez, car outre sa gentillesse, elle est compétente et essaye de vous aider de son mieux (c’est aussi le cas au syndicat d’initiative).

À côté de cette tour, l’échevinage ou prieuré dont on peut visiter différentes salles (l’une est ornée de tableaux de Louis Watteau).

Autre monument, l’église Saint-Martin. À l’intérieur, on retrouve des meubles de l’ancienne abbaye dont cinq tableaux : deux attribués à Rubens, un de Jordaens, un de Van Dyck et le dernier est attribué à Véronèse.

Au hasard de vos ballades, vous découvrirez peut-être un bas-relief coloré. Il est composé de deux singes habillés en homme et femme sciant un cochon et une inscription : «Soyons d’accord». Jeu de mot en patois, scier se disant «soyez» en patois.

Beaucoup de personnes dénomment la ville en disant : «Saint-Amand», et ne s’occupent pas de la terminaison : les Eaux. Adjonction, pourtant bien méritée vu les thermes. C’est le seul centre thermal au Nord de Paris. Ce centre est spécialisé dans les traitements des rhumatismes et des algies. Il peut être visité sur demande. Dommage que ce ne soit pas connu davantage, comme au temps des Romains.

Mais Saint-Amand est aussi la ville du parc naturel régional (P.N.R.) pour la zone de la vallée de la Scarpe. Le siège de ce P.N.R. se situe au Luron, qui est également un gîte d’étape.

C’est là que je dormirai cette nuit. Ah ! si tous les gîtes d’étapes pouvaient être comme celui-ci, ce serait vraiment extraordinaire. Et de plus l’accueil est des meilleurs.

On peut commencer tout de suite la découverte du sentier des arbres (il permet la découverte et la reconnaissance des arbres de forêt). C’est toujours dans la forêt de Raisme-Saint-Amand-Wallers, que l’E.N.R. (l’Espace Naturel Régional) propose une vitrine d’animaux sauvages en semi-liberté, et une réserve ornithologie (la mare à Goriaux). Des visites guidées sont organisées dans ces lieux : à la découverte des oiseaux de la mare, l’écologie de la forêt, des terrils, de l’eau et des milieux humides… Le centre d’animation d’Amaury (CAEMA), lui, offre en plus des structures d’accueil, des possibilités d’activités comme le tir à l’arc, des expositions, des enquêtes, une animation sur la flore, la faune, l’histoire locale…

La mare à Goriaux et l’étang d’Amaury sont des étangs issus d’affaissement minier. Il est à signaler que toute la région est parcourue par des sentiers de petites randonnées. Avant d’en finir sur le P.N.R., il me faut signaler que chaque année fin septembre-début octobre a lieu la quinzaine du parc qui est en quelque sorte un étalage des richesses environnementales de la région.

Si vous parcourez ce parc, essayez de faire le parcours minier de Wallers et pourquoi pas si vous passez par Fresnes, prendre le bateau-mouche.

Peut-être, après ce bol d’air avez-vous faim ? Dégustez un gâteau interville (qui existe depuis que la ville a participé à ces jeux) ou bien des pralines amandinoises ou encore les clochettes du carillon. Ce serait, un confiseur chez qui les maîtres carillonneurs passaient prendre des caramels, avant de monter pour jouer, qui serait à l’origine de cette sucrerie. Ce confiseur eut l’idée de leur donner la forme de cloches et de les appeler clochettes de carillon.

Si vous passez, le jeudi saint, dans cette ville, vous y trouverez des craquelins (un genre de croissants). Ils remontent du VIIème siècle, où selon la légende, le jour de son anniversaire, le Roi Dagobert offrait aux pauvres de la cité des gâteaux, ces fameux craquelins.

Pour en terminer avec les spécialités, voici ceux qui furent illustres et célèbres : Casimir Davaine, Louise de Bettignies et Maurice Lannoy.

Ce soir, au gîte d’étape, j’ai rencontré trois parisiens (à l’auberge de jeunesse, c’était deux personnes qui habitent Avignon) qui n’arrivent pas à comprendre pourquoi la région est tant critiquée. Ces mêmes personnes voulaient loger à l’auberge de jeunesse d’Anzin, mais l’une d’entre elles avait oublié sa carte. Il était trop tard pour se rendre au syndicat d’initiative. Ainsi, ils n’ont pas été acceptés. Imaginons des jeunes arrivants à pied ?

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