Mardi 9 octobre : Cambrai & le Cambrèsishttp://oe-dans-leau.fr/ericdelcroix/wp-admin/post.php?action=edit&post=506

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Après cette nuit, passé à la DDAS, j’ai remis l’équipement sur le cyclomoteur, et direction la maison dite espagnol. Contrairement au nom qu’elle porte, cette maison est typiquement régionale. Les Espagnols, contrairement aux idées reçues, n’ont rien apporté dans cette région (les Pays-Bas français) qu’ils ont occupé, au niveau des arts, de l’architecture… Au contraire, il semblerait que ce sont plutôt les gens d’ici qui ont exporté leurs sciences).

De nos jours, cette maison dite espagnol abrite le syndicat d’initiative de Cambrai. Je me suis renseigné, à nouveau, sur l’hébergement. Effectivement rien n’est prévu. Il me faudrait repartir dans le val de Sensée. Toutefois, il existe une solution à Escaudœuvres, le foyer des jeunes travailleurs peut recevoir des visiteurs (malheureusement pour moi, c’est la campagne betteravière).

Autre solution, pendant l’été si vous avez entre 13 et 18 ans, un PAJ (Point d’Accueil Jeune) est ouvert au centre Amérique. Ce type d’hébergement propose un espace pour camper, des installations sanitaires et éventuellement un abri pour un prix modique.

Fort de toutes ces données, je suis parti effectuer le circuit que j’avais prévu, et qui me ramènera ce soir à… Cambrai.

Je suis passé tout d’abord devant le monument du Caribou à Masnière. Cette statue marque le point extrême de l’avance des troupes canadiennes lors de l’offensive alliée en 1917.

La région de Cambrai était traversée par les lignes Hindenburg. Un circuit du souvenir rappelle ces affrontements. De Masnière, il passe par Bonavis, Gonnelieu, la Vaquerie (appelé, par les Anglais, la crête des Gallois vue le sacrifice de ces derniers à cet endroit), Villers-Plouich, Havrincourt (monument de la 62ème division highlanders), Flesquieres, Graincourt, Anneux, Bourbou (monument canadien), Fontaine-Notre-Dame, Cantaing, Noyelles et Marcoing.

Mais reprenons la direction de Vaucelles que je désire tant visiter. Ce ne sera pas encore possible cette fois, car les visites n’ont lieu que le dernier dimanche, d’avril à septembre ou sur rendez-vous.

Dommage que je n’aie pas pu visiter cette ancienne abbaye cistercienne fondée en 1131, dont la première pierre fut posée par Saint-Bernard. C’est l’un des plus rares édifices cisterciens du Nord et l’on y trouve la plus grande abbatiale cistercienne (cent trente-deux mètres de long). De nos jours, c’est le siège de la langue de France de l’ordre souverain de Saint-Jean de Jérusalem.

Le décor change à Esne où le château est transformé en ferme (on peut le visiter les deuxième et quatrième dimanche de chaque mois).

À ce château se rattache une légende qui pourrait porter le titre suivant : le diable, le Saint et Monsieur le Baron. C’est plus particulièrement la chaire grise qui est concernée. Saint Vaast vint prêcher le christianisme dans ces contrées et le diable, par vengeance, détruisit le château par la foudre. Le baron tout nouveau chrétien demanda au Saint de lui reconstruire un château par un miracle. Après le refus enregistré, le baron rencontra en chemin le diable, avec qui il passa un pacte : le château serait reconstruit si le baron niait sa religion. Le baron accepta et le château fut reconstruit. Le saint homme se rendit au château, où l’entrée lui fut interdite. Il s’adossa alors contre le mur pour parler à la foule. Un rayon de soleil tomba sur sa tête et quatre anges apparurent et construisirent autour de Saint Vaast, la chaire grise. On ajoute, qu’après ce miracle, quatre milles personnes se convertirent et que le baron refusa d’écouter le diable.

L’héroïne de «La dame aux camélias» d’Alexandre Dumas, Marguerite Gauthier vit peut-être l’église de Selvigny.

Autre château de cette région, celui de Ligny Haucourt qui est transformé en restaurant.

Ensuite, nouveau changement de décor, lorsque j’entre dans la cité de la dentelle et du tulle : Caudry.

Dans l’église Sainte Maxellende, on peut voir une belle châsse de reliques de la Sainte.

De là, j’ai rejoint la ville des seringueux : Solesmes. Heureusement pour moi, nous ne sommes pas le lundi du carnaval ou le mardi gras. Ces jours-là, je risquerai d’être trempé sous des jets d’eau en provenance des seringues de deux litres ou plus, tenue par les Solesmois grimés.

L’origine de ces manifestations serait que le peuple aurait arrosé et renvoyé des moines qui voulaient détourner la rivière du Béart (petit cour d’eau qui naît et meurt à Solesmes).

Dans la ville, il y a un monument de la seringue, qui n’existait pas, bien sûr, lors des temps les plus reculés. Cette cité fut habitée très tôt comme le prouvent les silex taillés qui sont exposés dans la salle de mariage de l’Hôtel de Ville.

Cette salle est richement décorée de murs peints par Henri Eugène Delacroix, de scènes de la vie courante. C’était l’élève du grand Delacroix. Il travailla aussi pour l’église voisine, mais pas pour le kiosque à musique.

Notez que le temps ne jouait pas de la seringue, bien que le ciel soit menaçant.

À Avesnes-les-Aubert, on peut voir quelques maisons de tisserand typiques. Elles possèdent une large lucarne qui permettait à la lumière de pénétrer dans les caves où étaient situés les métiers à tisser.

En vous rendant au cimetière, vous trouverez les restes de fortifications de celui-ci (le cimetière était fortifié).

De retour à Cambrai, j’ai visité la ville aux trois clochers, ou la partie de Louis Blériot et de Charles Defremery. Cette cité est aussi le lieu de l’archevêché et ainsi, elle eut l’honneur d’accueillir Fenelon. Guillaume de Fay y composa ses œuvres. La paix des dames y fut signée… C’est un des hauts lieux historique de la France.

On peut encore voir dans cet ancien royaume de la batiste de nombreux monuments des siècles précédents, comme, l’hôtel de ville, au sommet duquel Martin et Martine sonnent les cloches (d’un carillon de trente et une cloches) toutes les heures à l’aide de leur marteau.

Ces deux personnages, Martin et Martine, sont également les géants de la ville. La légende veut que ce soit un couple de forgerons qui assommèrent un seigneur ennemi d’un grand coup de maillet vers 1370.

La visite de l’intérieur de la maison commune s’impose pour voir la fresque de la salle des mariages, la salle des fêtes, les tapisseries du cabinet du maire…

La cathédrale, abrite le tombeau de Fénelon (par David d’Anger), de beaux tableaux dont la Bonne-Dame de Grâce qui, selon la tradition, aurait été peinte par Saint Luc l’évangéliste… mérite, autant que l’Hôtel de Ville une visite.

Il en est de même du refuge de l’abbaye de Vaucelles, des portes de Paris et Notre-Dame, de la citadelle, du château de Selles (des graffitis réalisés par des prisonniers à l’époque de Louis XI y sont gravés), la chapelle du grand séminaire… Enfin, le fin du fin, l’église Saint-Guéry : pierres tombales, mise au tombeau de Rubens, mobilier…

Par malchance, le musée est fermé le mardi. Il regroupe des œuvres de Vélasquez, Véronèse, Jansens, Rubens, Van Ost, Ingres, Corot, Pissaro, Utrillo, Vlaminck… pour la peinture, de Rodin pour la sculpture et une section d’archéologie et d’histoire régionale.

Ce soir, je n’ai pu faire autrement que de rechercher un hôtel. Ceci m’empêcha de déguster une andouillette ou des tripes. Par contre, j’essayerai de conserver quelques bonbons blancs à la rayure jaune : des bêtises, pour les jours suivants.

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