Lundi 8 octobre : Arras — Val de Sensée — Route des dolmens — Cambrai

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Après la visite d’Arras, me revoici une nouvelle et dernière fois sur les routes de l’Artois. Ces routes au relief très doux, bordées par de l’openfield. Cela ne sera pas très long, car j’arrive dans le val de Sensée, une longue bande d’étangs, au milieu de vallons. Cette région est aussi celle des menhirs, où forêts et eau se côtoient. Un paysage propice aux légendes. C’est le cas ici.

Pour commencer, c’est le cromlech des bonnettes (cinq debouts et une couchée) à Sailly en Ostrevent, que l’on peut apercevoir de l’autoroute. Ces sept fillettes (elles étaient sept à l’origine), ces sept bonnettes ou encore ces sept marionnettes, comme on les appelle ici, seraient des filles qui auraient été dansé en compagnie d’un violoniste, au lieu de se rendre aux vêpres un dimanche. Le ciel les transforma en pierre.

Il est dommage, que l’allée couverte de la cuisine des sorciers à Hamel soit prise pour un dépotoir à ordures par certain. De nombreuses légendes se rapportent à cet édifice, mais la seule constance est de ne pas s’y promener le soir.

Le menhir de la pierre du diable à Lécluse est inaccessible, car il est au milieu des champs. Pourtant, c’est le plus important de tout le Nord de la France avec ses trois mètres et quelques de haut. Lui aussi, il a ses légendes dont celle d’un fermier qui avait passé un pacte avec le diable. Ce pacte prévoyait que le diable construirait la grange du fermier avant le cri du coq. Celui-ci se confiant à sa femme, cette dernière se rendit au poulailler où elle réveilla le réveil matin. Il se mit à chanter alors que le diable transportait une pierre qu’il fit tomber.

À Oisy-le-Verger, le menhir du gros caillou n’a pas de légende particulière. Par contre, le petit menhir aurait la particularité de grandir.

Peut-être que la pierre qui pousse d’Aubigny-au-Bac a le même problème.

Le polissoir de Féchain termine cette série.

Cette région recèle également de moulins, à eau, bien entendu, et parfois d’églises (Arleux, Saudemont, Écourt-Saint-Quentin).

Mais Arleux est surtout réputé pour ses ails. Ne soyez donc pas surpris de voir de petites échoppes, ou plus simplement des supports pour la vente de bulbes, un peu partout dans le village. La spécialité culinaire étant la soupe à l’ail. Pour compléter cette réputation dédié à l’ail, une foire à l’ail a lieu chaque année le premier dimanche de septembre.

La mairie d’Oisy-le-Verger est aussi l’endroit du musée d’histoire locale. Mais ce musée n’est ouvert que le matin.

Dans cette région, un autre genre d’activité existe. Il s’agit du jeu de billon. Par exemple, au café du poilu, à Écourt-Saint-Quentin, où se pratique le billon à la butte. Le sommier (terrain de jeu) fait environ 15 x 5m. Il est en terre battue et deux poteaux (les étaques) sont disposés à chacune des extrémités (un poteau par extrémité). Le jeu consiste à lancer un billon (sorte de massue en bois) le plus près possible de l’étaque, située à environ neuf mètres. La partie se joue en deux points et les équipes sont constituées de cinq joueurs. Ce jeu m’a été expliqué en détail et j’ai même pu essayer.

Au passage, on peut prendre un cours de patois, car les explications furent en patois, et les habitués le parlent très facilement. La meilleure solution pour être certain de voir ce jeu est de passé dans le café précité le samedi ou le dimanche, au printemps ou à l’été.

D’autres jeux de billons existent comme le billon du Quesnoy (il est plus court et possède une pointe de fer qu’il faut introduire entre deux piquets), le billon de Salesches (il se joue à l’aide de trois piquets), le billon à râteau (l’étaque est une forme de fourche à quatre dents plantées dans le sol), le tir à la bague (il faut introduire le billon dans un anneau de huit centimètres qui dépasse du sol).

Adieu la Sensée, bonjour le Cambrèsis : Thun-Saint-Martin (église) et Iwuy où la spécialité est le rempaillage des chaises… sont les villages que je traverse avant d’arriver à Cambrai. Cette étape est aussi celle du retour dans le département du Nord.

Le temps donne une ambiance légendaire aux différents lieux que je traverse. À cause d’une pluie très fine, tout est enveloppé par la brume. Comme les gens disent ici, «ça brouillassait». Cet après-midi, la pluie cesse, mais la brume est toujours là. Dans la région, j’ai entendu dire, à plusieurs reprises, que si le temps ne se lève pas avant-midi, il continuera toute la journée.

Cambrai, c’est la seule ville où j’ai difficilement trouvé à me loger. Rien n’est prévu pour le genre de touriste que je représente. Pas de terrain de camping, pas d’auberge de jeunesse, pas de gîte quelconque… La seule solution est l’hôtel ou, le mode de logement que j’ai utilisé, le centre d’hébergement de la DDAS. Je remercie le directeur de m’avoir accueilli malgré le manque de place. J’ose espérer que la municipalité ne parle pas de tourisme !

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