Malgré les révolutions et les guerres, le Nord a conservé de nombreux témoignages artistiques de son passé. Mais l’art gallo-romain, malgré Bavay (capitale de la Nervie) et l’art roman (église de Lillers) sont peu représentés dans ces lieux.
L’art, ici, a subi des influences diverses. Mais dès l’origine, l’art sera marqué par un souci de reproduction de la nature, une approche des aspects familiers de la vie, une recherche du vrai plutôt que du beau et de l’idéal. La domination romaine avait pénétré cette contrée en apportant son art, comme nous le prouvent les nombreux objets qui sont rassemblés à Bavay ou à Étaples.
Au Moyen-Âge, le pays était sous le contrôle quasi unique des monastères qui étaient à la fois des ateliers et des écoles où l’on s’occupait d’architecture, d’orfèvrerie ou de peinture. Malheureusement, après le passage des Normands, il ne resta plus grand-chose de tout cela.
Puis ce fut le renouveau, toujours grâce aux abbayes qui, cette fois, mirent en place l’art roman à l’école normande, avec une influence germanique. Mais les architectes n’utilisaient pas la voûte, mais la charpente. Seule la collégiale de Lillers, comme il est dit plus haut, nous reste de cette époque, ainsi que certaines églises de campagne qui ont les caractères de ce style roman.
Ensuite, vers l’an 1120, les constructeurs utilisèrent la croisée d’ogive, style de transition, qui précédait l’art gothique. On peut voir ce style à l’abbaye de Vaucelle notamment.
Cet art gothique, les gens du Nord l’aimaient bien. Ce style restera longtemps dominant (bien après le XVIe siècle). Pourtant, les constructions seront sobres et très classiques. Une forme particulière de ce style vit le jour au XIIIe siècle : le gothique scaldien dont on peut retrouver trace à notre Dame de Saint-Omer. Au XVe et XVIe siècle, ce fut l’âge d’or des hallekerkes (églises à trois ou cinq nefs d’égale hauteur). On peut encore voir de nombreuses églises de ce type à Cassel, Lille, Esquelbecq, Hesdin, Hondschoote…
Au XVIIe siècle, l’art flamand renaît en lieu et place du style renaissance. C’est déjà une variante du style baroque qui, lui, sera surchargé de décors sculptés (d’inspiration locale). Il suffit, pour s’en convaincre, de voir la tour abbatiale de Saint Amand-les-Eaux. Ce sera d’ailleurs ce qui caractérisera ce baroque flamand. Les édifices du XVIe parmi les plus remarquables sont très certainement le baillage d’Aire-sur-la-Lys ou l’hôtel de ville d’Hesdin, ceux du XVIIe et XVIIIe, l’église du Cateau, le mont-de-piété de Bergues, les places d’Arras.
Le XIXe ne sera pas un siècle à retenir concernant l’évolution architecturale. Il faudra attendre le XXe siècle pour voir apparaître de nouveaux monuments intéressants : chapelle d’Hem, palais de justice de Lille, beffroi de la même ville, l’église d’Audinghen, ainsi que la création d’une ville nouvelle dans la périphérie de Lille : Villeneuve d’Ascq.
Mais, outre les lieux indiqués précédemment, on peut trouver l’art régional dans presque toutes les villes. Il faut garder en mémoire que cette culture est principalement issue des civilisations urbaines. Ainsi, on peut noter l’importance des villes fortifiées (principalement par Vauban), des monuments civils ou publics : hôtels de ville, hôpitaux, hospices, ainsi que de curieuses réalisations que sont les monts-de-piété et les béguinages. Mais la caractéristique essentielle du Nord, au niveau architectural, est très certainement le beffroi accompagné de son carillon. Ne voyait-on pas ce fier beffroi dans le spot publicitaire sur le Nord-Pas de Calais diffusé à la télévision ?
Les villes posséderont les mêmes droits que les seigneurs. Ainsi, chaque ville aura son blason, sa milice, sa justice et sa maison communale qui pourra posséder une tour qui, parfois, sera fortifiée: le beffroi. Celui-ci, signe de l’indépendance et de la franchise des villes, est aussi un moyen d’exprimer la puissance, le plus haut étant le plus fort.
Cette tour abritait, à son sommet, un guetteur veillant jour et nuit à la sécurité de la ville : feu, invasion… Certains beffrois possédaient parfois une bretèche (ou brétèque), parfois des horloges, d’autres fois des automates, tels Martin et Martine de Cambrai.
Mais cette région est aussi celle des cloches du beffroi et de l’église souvent rassemblées en une heureuse union, le carillon. On le retrouve dans de nombreuses villes, comme à Douai où il est considéré comme le plus beau d’Europe ; à Saint-Amand, Bergues, Avesnes… Parfois, lors du passage dans l’une de ces villes, on est envoûté par un concert de carillon, actionné par un carillonneur célèbre ou non.
L’art campanaire ne fut pas le seul car l’une des formes d’art la plus importante fut celle des tapisseries, notamment grâce à Arras, qui connut une renommée internationale. D’ailleurs le terme « arazzi » est encore utilisé de nos jours à l’étranger pour désigner les tapisseries anciennes.
Autre forme artistique importante : la dentelle. La Valenciennes vous dit peut-être quelque chose, à moins que ce ne soit la dentelle de Calais ou de Bailleul. La broderie, elle aussi, avait sa place. Villers Outréau en est toujours la capitale.
Une industrie qui est devenue un art : la faïence. Malheureusement, il ne reste plus que le centre de Desvres pour nous fournir des exemples de travail local. À moins de visiter différents musées : Saint-Omer, Saint-Amand qui se situent dans d’anciennes villes productrices. Il est peut-être dommage que tous les anciens centre faïenciers ne fassent pas de même. Les potiers travaillent aussi la terre et le plus grand centre de nos jours est, sans conteste: Sars-Poteries. Autre artisanat que l’on peut classer dans le domaine artistique : la vannerie, avec les vanniers et les oseraies de Marle-sur-Canche.
Nouvelle activité dont on ne sait si on doit la placer dans le domaine artistique ou industriel, le soufflage du verre à la bouche. On peut pratiquer ce travail à l’écomusée de Fourmies-Trélon ou à Sars-Poteries (dans cette ville existe également un musée qui rassemble des bousillés : objets que réalisaient les verriers durant leur temps de repos).
J’ai entendu parler d’une église désafectée, dans la région lilloise,qui a étée tranformée en centre culturel. Je suis auriginaire de cette ville mais réside en Allemagne. Le « quartier de l’art » de notre ville (Hamm, Westphalie) aurait éventuellement la possibilité de se lancer dans une entreprise de ce genre, mais il nous faudrait de solides arguments! vous serait-il possible de me donner des renseignement sur cette église, (ou de me communiquer une adresse internet qui pourrait m’avancer dans nos recherches)
Merci beaucoup!
Martine Mallet
En fait, il s’agit de l’église Sainte-Marie Madeleine et sa nef circulaire centrale sertit un collatéral annulaire qui accueille depuis Lille2004 des expositions notamment d’art contemporain.
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