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La visite de la ville de Saint-Omer n’eut lieu que cet après-midi. Ce matin, j’ai découvert les environs : la forêt de Rihoult Claimarais (première forêt au niveau du gibier de toute la région et seconde du Pas-de-Calais en superficie), les watergangs…
Pour comprendre cette région, il faut savoir que les temps lointains, la plaine des Flandres était recouverte par la mer, et que celle-ci formait un golfe jusque Saint-Omer. La région bordant ce golfe était recouverte de forêt. Les forêts de Guines, Éperlecques, Clairmarais… en sont les restes.
Au centre de la forêt de Clairmarais se trouve l’étang d’Harchelles. Il est le seul à subsister parmi ceux creusés par les moines de l’abbaye de Clairmarais.
Les moines creusèrent également plus de trois cents kilomètres de fossés (les watergangs) pour tenter d’assécher les marécages.
Ces chemins d’eau sillonnent toute la région. Ils sont empruntés par les escures, barques à fond plat et aux bouts relevés, de couleur noire, qui se distinguent des bacoves par le tonnage transporté (ces dernières peuvent porter jusque quatre tonnes). Ces deux types d’embarcations sont utilisées par les maraîchers. Ces watergangs sont entretenus (de moins en moins depuis la création de chemins terrestres) par les wateringues, qui sont les propriétaires des terrains associés. Je terminerai cette découverte, sur l’eau, demain après-midi. Pour cela, j’ai choisi l’Emeraude (bateau promenade). J’aurai pu utiliser une barque que l’on peut louer dans de nombreux cafés.
Me restera aussi à voir l’étang de Romelaere, lieu à la flore typique et variée où nichent de nombreux oiseaux. Un sentier de petite randonnée permet la découverte des roselières d’atterrissement et de recolonisation, des prairies humides et du bois tourbeux.
Cet après-midi fut consacré à la visite d’une partie de la «Venise du Nord», autrement dit Saint-Omer. Le patrimoine de cette ville étant considérable, le mieux est de passer au syndicat d’initiative où l’on vous donnera un guide de tourisme (qui prévoit neuf heures de visite exclusivement pour la ville ! ) ainsi qu’un plan des lieux.
Démarrons de l’hôtel de ville. Ensuite, un petit tour au jardin public qui occupe une partie des fossés et des glacis des anciens remparts du XVIIème siècle. Ce sont des jardins à la française et à l’Anglaise. C’est l’occasion de mentionner Louis Martel, l’ancien président du Sénat qui était audomarois (une statue est dans le parc).
De là, j’ai rejoint le monument : la basilique Notre Dame ou la cathédrale. Elle possède de nombreuses œuvres d’art : orgue, tombeau, dalles funéraires, horloge astronomique, le Grand Dieu de Thérouane (la curieuse déformation des jambes est dû au fait qu’il était placé à douze mètres de haut à l’origine) et quelques belles peintures : Rubens…
Cet édifice offre un échantillon de toutes les formes de gothique.
Pas très loin de cet ouvrage, on peut encore voir la maison des Dames au chapeau vert, devenue célèbre à la suite de la publication du livre de Germaine Acremant, qui naquît à Saint-Omer en 1889.
Par la suite, j’ai visité le musée Sandelin où se trouve une belle collection de tableaux, trois salons au mobilier du XVIIIème – début XIXème, une salle de sculptures sur bois, une salle des trésors… À l’étage, c’est le domaine de la céramique où deux milles pièces de Delft côtoient des pièces de Saint-Omer et une collection de pipes. C’est aussi l’endroit où sont rassemblées les armes anciennes et les pièces d’archéologie. Peut-être pourrez-vous voir la salle préhistorique, ainsi que la fin de l’exposition sur la faïence. Peut-être aussi une exposition sur les minéraux.
Dans ce musée, vous apprendrez aussi que Joseph Caventou (de Saint-Omer) découvrit avec Pelletier, la quinine, en 1820. Pour en finir avec les personnages illustres, il me faut parler d’Hippolyte Carnot : député, sénateur et ministre, second fils du Grand Carnot et père de Sadi Carnot ; de Suger : ministre de Louis VI et Louis VII, abbé de Saint Denis ; et d’Alexandre Ribot : sénateur, académicien, ministre et président du conseil. Tous sont nés dans cette ville.
Toutes ces visites se sont effectuées sous un temps clément. À l’inverse d’hier, aujourd’hui, le temps couvert ce matin joua à cache-cache avec le soleil vers midi, puis les nuages disparurent pour laisser la place au soleil.
Au sujet du temps, avez-vous déjà entendu parlé de l’été de la Saint Michel ? Dans la région (j’en ai aussi entendu parler vers les Moëres) il existe, paraît-il. Il s’agirait de quelques jours de beau temps aux environs de la Saint Michel (29 septembre).