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Avant de quitter Cambrai, il me faut parler des muches. Ce sont des souterrains qui s’étendent sous la ville, comme les boves à Arras. Ici, on ne peut pas les visiter. Dans la région, on les appelle parfois trous des Sarrasins ce qui indique une réalisation païenne, en fait romaine.
Une fois sortit de la ville, on rencontre les pierres jumelles. Ce serait deux jumeaux qui étaient amoureux d’une druidesse indifférente à leurs charmes. Les deux frères pensèrent pourtant qu’elle préférait l’autre et ils s’entre-tuèrent. Le lendemain, on découvrit au milieu d’une mare de sang deux pierres à la place des cadavres.
À Wallincourt, un ancien prieuré des Guillemins est transformé en ferme.
Ensuite, j’arrive dans la capitale de la broderie : Villers-Outreaux. Une maison de la broderie y a été créée. Au centre de ce village, un kiosque à musique, est entouré par une couronne d’or formée par les feuilles des arbres.
De là, j’ai rejoint Busigny. L’église Saint-Médard ou la maison des prières, comme on peut le lire à l’intérieur, possède des tableaux très abîmés. L’ancien relais de diligence et une grande variété de maisons complètent ce charmant village.
Après avoir suivi les frontières de la Belgique, de la Somme, me voici près de l’Aisne avant d’atteindre la ville de Matisse : le Cateau.
Le musée Matisse du Cateau regroupe un septième des sculptures de l’artiste, un cabinet de ses dessins, des tableaux… Ce n’est pas le seul artiste qui est exposé, il y a aussi Herbin et Claisse.
Ce musée est à l’intérieur du palais Fénelon (ancienne résidence secondaire des archevêques de Cambrai) qui est juste à côté du parc Fénelon (jardin à la française).
Le Cateau, qui est dans le Cambrèsis, nous rappelle le traité signé en 1559 entre le Roi de France et celui d’Espagne et qui porte le nom du traité du Cateau-Cambrésis. Adolphe Mortier est lui aussi originaire de cette ville. Il a sa statue sur la grand-place, à l’opposé de l’Hôtel de Ville et du Beffroi où se trouve un carillon aux jolies musiques.
Reste l’abbatiale Saint-Martin (baroque), une mosaïque d’Herbin place du 3 septembre.
Entre toutes ses visites, on peut déguster un morceau d’andouille chaude accompagné de haricots, spécialités de la ville.
En sortant du Cateau, on peut s’amuser, à la condition que la route ne soit pas en travaux, à descendre la côte de Montay ou de monter la descente de Montay.
Le Pommereuil, petit village calme, connu son heure d’effervescence en 1967, lorsqu’une tornade s’y abattit. On peut toujours voir des traces de cette tornade soit dans le village (reconstitution sur les restes des maisons), soit dans la forêt du Bois Lévèque (la végétation qui repousse est beaucoup plus basse).
Après les routes barrées et les déviations, je suis arrivé à Landrecies qui vit naître Dupleix et le général Clarke.
Puis ce fut le premier but de ma journée : Maroilles.
Premier but, car je ne suis pas au terme de ma route. Je dois loger quelques jours à Aulnoye-Aymeries, il faut donc que je m’y rend. Cette solution, au niveau du logement, me permettra de vivre en compagnie d’une famille qui a toujours vécu à cet endroit. Cela ne doit pas réveiller une vieille querelle entre Maroilles et Aulnoye. Elle concernait l’implantation d’une gare. La seconde cité fut choisie comme plaque tournante ferroviaire.
Je connais bien les environs, y ayant vécu toute ma jeunesse et pourtant ! À un kilomètre d’Aulnoye, je me suis retrouvé sur une route que je n’avais jamais empruntée. Cela m’oblige à parler de Monceau-Saint-Waast.
Mon père me racontait toujours la légende sur le nom de ce bourg. Un jour, une fermière se rend au marché d’Aulnoye en train. Pour repartir, elle utilise le même mode de transport. Sur le quai, elle qui est bavarde, rencontre une amie. La discussion s’engage… s’anime… Elle pose son seau sur la margelle du train. Bien entendu, le train démarre. La femme s’apercevant de la disparition de son seau, court après le train en criant : «mon seau s’in va» (mon seau s’en va) d’où l’origine du nom de ce village.
J’ai rencontré, pour la deuxième fois en deux jours des routes pavées. Elles ne sont pas aussi nombreuses que l’on veut bien le dire dans la région ! Depuis Busigny et jusque Maroilles, je pénètre dans une région à la mer de bocage, ainsi que les premiers contreforts des Ardennes : l’Avesnois.