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J’ai commencé mon étape de ce matin, par la route du Patois. Ah, si tous les villages étaient comme celui d’Houdain où l’on peut lire les panneaux en patois. Ce n’est pas le seul charme de l’endroit, car il y a aussi l’église. Le créateur du Petit Faust, de Mamez’elle Nitouche, autrement dit Hervé alias Florimond Roger a vu le jour dans cette commune.
Cette route du patois passe également par Ohlain (la station de ski de fond de la région) réputé par son château féodal (visite le dimanche et les jours fériés) et son parc de nature et de loisirs. On peut y pratiquer le tir à l’arc et le javelot.
Non loin de là, à Gauchin-Légal un galet de grès est enchaîné. Pourquoi ? Lorsqu’une habitante de ce village trompait son mari, le gal se déplaçait pendant la nuit pour venir se placer devant sa porte. C’est un Américain qui l’enchaîna et qui fit posé cette plaque : «Cette chaîne a été posée en 1925, par les soins d’un célibataire compatissant».
À Fresnicourt, c’est un mégalithe : la table des fées ou bise pierre qui est l’attraction (à la condition de le trouver).
Ce circuit s’est terminé en reprenant la nationale et en passant par la croix de grès à Divion. Cette croix a deux versions. Elle aurait été élevée en expiation des crimes de Jeanne de Divion qui fut accusée d’avoir fourni des fausses pièces en faveur de Robert d’Artois, et qui fut brûlée à Paris à la suite de procès scandaleux. Ou alors, cette croix aurait été édifiée par le seigneur de Divion. À la fin de la moisson, au sommet de la dernière voiture une mère et son enfant. Les chevaux s’étant emballés, l’enfant tombe et se tue. Jeanne la mère en devint folle. Une croix de bois marqua l’endroit où l’enfant se tua. Un jour, on retrouva la mère morte au pied de cette croix et le seigneur éleva la croix actuelle.
Cauchy-à-la-tour ne fait pas partie de cette route du patois, que j’ai quitté depuis que je roule sur la nationale. Ce village n’est pas intéressant au niveau touristique. Son seul attrait est qu’il est la patrie première du Maréchal Pétain.
Par contre, Lillers, est la ville abrite le plus important édifice roman de toute la région : la collégiale Saint-Omer.
Cette collégiale abrite le christ du Saint Sang du miracle. Au milieu de sa cuisse droite, un trou bouché. De ce trou, aurait jailli du sang suite à un coup sacrilège. Ce sang fit l’objet de pèlerinage.
L’église d’Isbergues et la collégiale Saint-Pierre d’Aire-sur-la-Lys sont en cours de restauration, mais on peut les visiter, tout au moins en partie. Il est à noter que dans la collégiale Saint-Pierre, Notre-Dame Panetière fut sauvée pendant la révolution par un garçon boulanger. Brisée lors de la dernière guerre, elle fut reconstituée par un sculpteur, à partir des morceaux restants.
À Aire-sur-la-Lys, la collégiale n’est pas le seul bâtiment qui soit en cours de restauration, car l’église Saint-Jacques l’est aussi. Sur la grand place de cette ville, on peut voir le bailliage, l’hôtel de ville et son beffroi dans lequel il y a un carillon.
Mais si vous passez par là un dimanche, pourquoi ne pas assister à une compétition de karting. Celui qui s’intéresse au tourisme industriel trouvera ici le plus grand silo à grain d’Europe. Et enfin, si comme moi, vous passez à midi, prenez le temps de déguster l’andouille locale.
L’église de Gouhem est elle aussi en cours de restauration. Si vous n’avez pas pris le temps de manger à Aire, la spécialité de l’endroit est la porée de chou. Le temps passé à déguster ce plat vous permettra de réfléchir au moyen de récupérer une cloche remplie d’or qui serait enterrée à l’emplacement d’un ancien couvent de templiers.
Pour terminer cette journée, je suis arrivé à Béthune, où le beffroi (qui abrite un carillon de quarante-sept cloches) attend au milieu de la place, solitaire. Je ne saurai vous dire si j’ai eu ou non la malchance de ne pas monter les cent trente-trois marches pour me rendre sur la terrasse, car il n’est ouvert que le dimanche. Dans un avenir proche, il sera meublé.
Je n’ai pas pu le visiter non plus le musée des arts et traditions populaires, car il n’était pas ouvert. De toute manière, même s’il est ouvert, le mercredi, il vous faudra tout d’abord le trouver et ensuite chercher l’entrée.
Comment être à Béthune sans parler des charitables de Saint-Éloi. Cette confrérie existe depuis les épidémies de peste du XIIème siècle, au moment où les deux fondateurs eurent la même vision. Ces deux maréchaux-ferrants ensevelissaient les morts. Les Charitables continuent cette œuvre en assurant bénévolement le transport du cercueil à l’église et au cimetière. Chaque année, le 21 septembre, jour anniversaire de la création de cette confrérie, a lieu la procession à Naviaux, où se retrouvent les différentes confréries des environs.
Ce soir, après avoir hésité entre gîte d’étape et camping, j’ai choisi ce dernier mode de logement. Ce choix, je l’ai fait, car il ne fait pas froid et ce n’est pas humide. Le temps d’aujourd’hui fut relativement beau. Dans le terrain de camping, j’allais de surprise en surprise. Il y a un jeu de javelot et c’est le camping le moins cher de ce que j’ai rencontré jusque maintenant (cinq francs). Il s’agit du terrain de camping de Beuvry.