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Le cyclomoteur a bien mieux tourné aujourd’hui. Mais j’ai quand même réussi à casser la bougie. Par bonheur, j’en ai une de rechange. Nous voici rassuré.
La route empruntée toute la journée peut s’appeler de différents noms : La route des Monts des Flandres (véritables montagnes entre la plaine de la Lys et la plaine des Flandres), la route du Houblon, ou encore au fil des moulins.
Mais qu’ai-je vu ? Une belle église à Berthen. À Boeschepe, c’est mon premier moulin à vent, le moulin de l’ingratitude ou Ondankmeulen (que l’on peut visiter). À ses côtés, le Vierpot : estaminet flamand transformé en centre populaire flamand.
L’église Saint Martin est une Hallekerke à trois nefs (les Hallekerkes sont des églises à trois ou cinq nefs d’égale hauteur) qui possède de belles boiseries.
Ensuite, ce fut le Mont des Cats (158 mètres). Pour atteindre le sommet, on côtoie les houblonnières. L’abbaye qui couronne le mont ne peut être visitée, mais les vues de la campagne environnante méritent à elles seules le détour. Attiré par une porte ouverte ? C’est certainement celle de la chapelle de la passion (devenue église paroissiale), où depuis 1965, il y a de magnifiques vitraux de Michel Gigon.
On note également sur le mur d’enceinte du monastère, des feuilles d’érables. Elles rappellent que de nombreux soldats canadiens sont morts dans cette région.
Comme l’occasion s’en présente, on peut déguster le fromage local : le fromage du Mont des Cats (sorte de Port Salut).
De là, je suis descendu sur Godewarsvelde. Ce nom vous dit peut-être quelque chose. Raoul de… Vous vous souvenez ? «Quand la mer monte, j’ai honte, j’ai honte : quand elle descend…». Raoul de Godewarsvelde, le chanteur Ch’ti accompagné par les Capenouilles. C’était l’une des figures de proue de la chanson patoisante dans toute la région.
De ce village, on peut rejoindre Eecke. Dans un café, se trouvent les reliques de la société de rhétorique. À deux pas du café, ne soyez pas surpris de voir le clocher, séparé de l’église, (relique de sainte Dorothée). Autre particularité de ce klokhuis (c’est le nom de ce type de clocher), il est en bois.
Autres bâtisses qui sont souvent en bois, les moulins à vent. Pourtant, le premier dont je parlerai sera en briques. C’est un moulin à tête pivotante : le Stermeulen. C’est aussi l’un des derniers moulins à fonctionner. On y mout encore de la nourriture pour les animaux, mais malheureusement pas tous les jours. C’est le premier des trois moulins qui entourent Steenvoorde. Les autres sont le Noordmeulen et le Driew Meulen ou Drimmelen.
On peut visiter ce dernier. C’est le propriétaire, troisième de la génération des derniers meuniers qui vous apprendra l’histoire de son moulin, qui passa une partie de sa vie à Somain (près de Valenciennes), comme moulin à huile ou tordoir. Ensuite, lors de son arrivée sur les lieux actuels, il fut transformé en moulin à farine. Vous apprendrez également que tout moulin à besoin d’un maître pour vivre, c’est-à-dire d’un meunier. Cela explique en partie, la disparition des moulins à vents dans les Pays-Bas français. Que peut faire un moulin seul face à une tempête. Il lui faut quelqu’un qui puisse l’orienter par rapport au vent. Je deviens un véritable moulinologue.
Mais remontons le passé, dans cette ville de Steenvoorde, jusque Charlemagne. Un des cordonniers de la ville aurait confectionné une paire de chaussures pour l’empereur. C’est l’actuel géant de la ville.
Mais, restons au temps présent pour visiter ce bourg, aux maisons flamandes et à la tour de l’église dentelée. Cette commune semble avoir une politique de continuation, rencontrée nulle part ailleurs, dans la construction flamande (par exemple : son hôtel de ville).
Si l’on veut s’initier à la boule flamande ou bourle, qui a pour origine la boule plate que cite Rabelais, il suffit de se rendre au bouloir. La bourle est une sorte de roue en bois. Le but du jeu est d’atteindre une cible en évitant une bourle placée au centre de l’aire de jeu (20m x 2m). La première équipe (cinq personnes) joue deux bourles par personne, puis ce sont les cinq adversaires. La partie se joue en six ou huit points.
Ce soir, j’ai choisi un nouveau mode de logement, la chambre d’hôte. C’est une chambre avec cuisine équipée. Ce choix ne fut pas dicté par le temps, bien que celui-ci soit toujours nuageux, mais accompagné d’un vent de plus en plus important.