Jeudi 25 octobre : Lille

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Aujourd’hui, j’ai abandonné le cyclomoteur pour le transport en commun. Ces transports publics sont le bus, mais aussi le Mongi (tramway qui relie Lille à Roubaix et Tourcoing) et le petit dernier, après treize ans de projet, le VAL qui n’est autre que le métro. Au départ, il devait servir à rapprocher les étudiants du centre ville (Villeneuve d’Ascq – Lille). Ce sigle VAL s’est transformé pour devenir maintenant : Véhicule Automatique Léger. Voilà son originalité ; il est entièrement automatique et toutes les commandes sont centralisées dans le même endroit. Eh, ça marche, les portes palières ne s’ouvrent que lorsque la rame est à l’arrêt en station ! Concernant ce métro, il est à signaler l’effort qui a été fait pour le rendre accessible aux personnes à mobilité réduite (même s’il y a encore quelques imperfections).

Débutons la visite de Lille par les restes du palais Rihour qui abrite le syndicat d’initiative, dans la salle des gardes. Au premier étage, la chapelle reçoit maintenant des expositions. Elle est accolée à une sacristie et à l’oratoire de la duchesse Isabelle du Portugal.

Juste à côté de cet édifice, se trouve la grand place, au centre de laquelle se dresse la colonne de la déesse qui rappelle le siège autrichien de 1792. Ceci nous remémore également la célèbre phrase du maire : «Nous venons de renouveler le vœu d’être fidèle à la nation» ou l’épisode du plat à barbe. Un barbier répondant au nom de Maes fit preuve d’un grand sang-froid. Alors que les obus pleuvaient sur la ville, il ramassa un éclat d’obus, en fit un plat à barbe, et se mit à raser les clients au milieu de la rue. Le visage de cette déesse n’est autre que celui de la femme du maire de l’époque.

Autour de cette place, chaque maison ou groupe de maisons à son histoire, comme le théâtre de Salamandre qui était la grande garde.

Mais la vieille bourse est certainement le bâtiment le plus intéressant de la ville. Rectangulaire, formé de vingt-quatre maisons d’habitation autour d’une cour qui a une galerie à arcades (elle abrite chaque jour un marché aux fleurs et aux puces). Les bustes de vingt inventeurs et savants sous la voûte ont été rajoutés au XIXème siècle.

Une fois, la vieille bourse traversée, on est face au théâtre et à la nouvelle bourse (qui possède un beffroi). Face à cette dernière, le rang de Beauregard (quatorze maisons) aux boulets autrichiens du siège de 1792 fichés dans les murs.

Ensuite, ce fut la balade dans les rues adjacentes dont certaines sont en cours de rénovation. Par contre, d’autres maisons mériteraient plus qu’une rénovation. Le luxe et la misère s’affrontent. Rue de la monnaie, l’hospice Comtesse se veut musée régional ; c’est discutable.

Une remarque au passage concernant les guides des différents organismes qui étaient présents ce jour dans ce musée et qui organisent des visites de Lille. Les gens peuvent-ils encore visiter les différents monuments, musées… Tranquillement, et sans vous ?

Près de ce musée, la cathédrale Notre-Dame de la Treille est la seule cathédrale du monde inachevée, mais cela ne l’empêche pas de supporter un carillon de trente-six cloches. Sa crypte abrite un musée d’art religieux (attention aux horaires). Le palais de justice (pour les fans d’art moderne) terminé en 1969 n’est pas loin.

Dans un autre style de construction, la citadelle construite par Vauban porte le titre de Reine des citadelles.

Le musée des Beaux Arts (si vous visitez l’hospice Comtesse, celui-ci est gratuit, gardez vos tickets !) est l’un des premiers musées de province. Il regroupe des œuvres de Rubens, Van Dyck, Jordaens, Véronèse, Gréco, Quentin de le Tour, David, Delacroix, Courbet, Corot, Monet, Sisley, Renoir, Van Gogh, Toulouse-Lautrec, Picasso, Léger, Grommaire… La liste peut encore être longue. On y admire aussi des faïences de Lille.

Mais pour en terminer des constructions qui sont intéressantes, il me faut encore signaler la préfecture, la porte de Paris (arc de triomphe en l’honneur de Louis XIV), l’hospice gantois, l’hôtel de ville et le beffroi de la ville. Depuis 1854, Lille ne possédait plus sa tour communale. On entreprit celui que l’on peut voir qu’en 1930. C’est un gratte-ciel de cent six mètres, pesant neuf milles tonnes qui repose sur deux cents soixante-dix pieux de ciment armé. On peut, suivant la saison accéder au sommet, le dimanche matin.

À sa base, les deux géants de la ville : Phinaert et Lydéric en sculpture surveillent l’entrée. La légende veut que Phinaert tuât un prince en voyage qui était accompagné de sa femme enceinte. Celle-ci s’échappa et quelque temps plus tard, elle vit apparaître la vierge qui lui annonça que l’enfant deviendrait le maître de la région. Elle accoucha. L’enfant : Lydéric fut recueilli par un ermite qui l’allaita au lait de biche, pendant le temps que la mère était attrapée par Phynaert. Après maints évènements, Lydéric se battit en duel contre Phynaert, qu’il tua, délivrant ainsi sa mère. Il fut ensuite nommé premier forestier des Flandres par le Roi.

Derniers bâtiments à voir : la noble tour, l’église Saint-Maurice, l’église de la Madeleine, l’église Saint André, l’hospice général…

Les visites ne sont pas pour autant terminées. Il y a encore les musées. Musée d’histoire naturelle et de géologie, le musée industriel et commercial, celui des canonniers (sur demande) et le musée Charles de Gaulle.

Le Général n’est pas le seul personnage de cette ville. Comment oublier Edouard Lalo, le Général Faidherbe, Jacquemars Giélée, Alain de Lille… Les chansonniers patoisants François Cotigny dit Brule-maison (il brûlait les petites maisons en papier pour attirer la foule) et Alexandre Desrousseaux, l’auteur de la «canchon dormoire» : Le p’tit quinquin. Vous connaissez ? La statue de cette pauvre dentellière au petit quinquin qu’elle essaye d’endormir se trouve elle aussi dans Lille. Comme je suis dans le domaine de la chanson, saviez-vous que la musique de l’internationale fut composée, et le chant chanté pour la première fois au monde dans un estaminet du quartier de Fives, le 23 juillet 1888.

Au plan politique, la ville doit posséder un magnétisme particulier, car de son sein est sorti plusieurs ministres : Roger Salengro, Pierre Mauroy (il est originaire d’un petit village de l’Avesnois : Cartignies), Norbert Segar.

Lille, a parfois comme surnom, Lille la mélomane. Pour donner le change, la ville (la région je devrais dire) possède un orchestre philharmonique national dirigé par Jean-Claude Casadesus, qui outre ses prestations à l’auditorium ou au théâtre Sébastopol, évolue au travers de la région ainsi qu’à l’étranger (cette année, par exemple, il doit se rendre au Canada, aux USA, en Autriche, en RFA et en RDA).

Les deux autres manières de découvrir la ville sont tout autres. D’abord, les spécialités culinaires ou gastronomiques : andouille, p’tit quinquin, carré, sottise, délice de Lille, Vieux Lille (à base de Maroilles)… qui sont toutes des préparations propres à la ville, et dans quelques restaurants, les spécialités régionales. Seconde manière, en s’inscrivant pour un circuit sur Christian, un bateau croisière, qui vous emmènera sur l’ancienne et la nouvelle Deûle.

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