Dimanche 7 octobre : Arras

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Avant de décrire cette journée, j’aimerais revenir sur la soirée d’hier.

Le dicton : «les amis de mes amis sont mes amis» s’applique dans ce cas. En effet, nous nous sommes rendus chez des amis de mes amis. De là, nous sommes allés dans un restaurant spécialisé dans les fondues, à Lille. On peut y déguster une fondue flamande, par exemple.

À cette occasion, j’ai pu à nouveau vérifier l’amour des habitants pour la fête. Pas besoin de prétexte pour que la fête ait lieu. La preuve, à notre table, l’ambiance était bonne. À d’autres tables, des gens chantaient en patois.

Autre remarque, gastronomique celle-là, la consommation de Picon : Picon vin blanc, Picon bière… Cela vient de la proximité de la Belgique.

Ainsi, la soirée fut longue, mais le retour rapide grâce à l’autoroute. Le réseau routier est relativement bien équipé dans la région : autoroutes, nationales… Mais j’ai choisi un autre type de routes parfois de terre, parfois rempli de nids-de-poule… les chemins de campagne. Par contre, je n’ai toujours pas rencontré de routes pavées. C’est presque un mythe ce type de route !

Aujourd’hui, je n’ai pas roulé sur les grands chemins, car j’ai visité Arras, en commençant par la citadelle (qui sert de caserne).

C’est dans l’un de ces fossés que l’on trouve le mur des fusillés, qui fut le lieu d’exécution pour deux cent dix-huit résistants, âgés de seize à soixante-neuf ans, lors de la Seconde Guerre Mondiale. En souvenir, deux cents dix-huit plaques sont scellées sur les murs de ce fossé et le sacrifice de ces hommes est représenté par un poteau de marbre blanc. Mais cela ne doit pas faire oublier qu’Arras fut l’une des quatre villes martyres de France, lors de la Première Guerre Mondiale.

Arras avant tout est la ville aux places entourées de maisons du XVIIème et XVIIIème siècle, du style caractéristique des pays du Nord. L’ensemble homogène de cent cinquante-cinq maisons, supportées par trois cent quarante-cinq colonnes est unique en Europe. C’est encore sur ces places, comme je le disais hier, que se déroulent les marchés.

Au bout de l’une de ces places, l’hôtel de ville et le beffroi, où du haut de ces soixante-quinze mètres le Lion d’Or de l’Artois nous surveille, regroupent les entrées de diverses activités. On peut ainsi visiter l’hôtel de ville : salle de garde, salle Robespierre, salle d’honneur (elle a une superbe fresque murale). Pour le visiter, il suffit de s’adresser au concierge qui est «super sympa», mais n’y allez pas le dimanche après-midi, ni le lundi matin. Ce personnage, je l’ai rencontré lors de la visite des boves, ainsi que pour voir l’historama sur Arras et pour monter au beffroi (deux cent soixante marches pour atteindre l’horloge).

Les Boves ou les circuits de souterrains, qui se trouvent sous la place des Héros, sont visités en compagnie de guides charmantes et sympathiques. Je vous invite à y aller, l’accueil est certainement l’un des meilleurs de tous les édifices publics que j’ai rencontré. Revenons aux Boves proprement dit. C’est entre le X et le XIème siècle, que des galeries ont été creusées afin d’extraire de la craie pour l’architecture locale. Ces caves sont sur trois niveaux.
Lors de la guerre 14-18, l’état-major anglais et un hôpital de campagne étaient installés dans ces souterrains. Onze à treize milles personnes y vivaient. Elles creusèrent d’autres galeries afin de rejoindre le Mont Saint-Éloi.
Une série de photographies illustre la vie des Anglais dans ces lieux. Plus tard en 1944, ce sont les mineurs de Liévin qui seront employés dans ces galeries.

Outre des salles admirables (deux nouvelles salles sont prochainement ouvertes), on peut voir des escaliers à redans, des escaliers typiques de la région (bout de marche en bois ; une marche sur trois en grès…) ainsi que des fossiles et quelques mystères : que font des couches de silex, séparées par un mètre de craie…

Pour la visite de ces souterrains, il est conseillé de choisir la visite d’une heure qui est un peu plus chère, mais on ne voit pas le temps passé.

L’historama, lui aussi, mérite d’être vu. On y apprend tout de la vie d’Arras des origines à nos jours, et plus particulièrement ce qui concerne la tapisserie, les jeux traditionnels (les joutes sur l’eau), les personnages illustres de la ville, la porcelaine…

Ainsi, on apprend que les arrageois se disputent la paternité de Jean Valjean, contre les Hesdinois. Autres personnages, incontestés ceux-là, les Robespierre, Adam de la Halle, Jean Bodel, Guy Mollet, François Vidocq sont soit originaires de la ville, soit y ont passé la majeure partie de leur vie. Verlaine, chanta seulement le Beffroi.

Pour compléter ce diaporama, une visite au musée des beaux-arts s’impose. On peut y admirer le démembrement de Bethléem par Bruegel, le saint puni repentant de Seghers, d’autres toiles de Corot, Delacroix, Dufy ; de la porcelaine d’Arras, une tapisserie d’Arras…

Ce musée des beaux-arts, ainsi que le musée des déportés et de la résistance (uniquement ouvert du mercredi au vendredi), la bibliothèque municipale (le recueil des portraits s’y trouve) se situent dans le palais Saint-Waast qui est une ancienne abbaye, construit au XVIIIème. C’est là que se situe aussi la cathédrale. La visite de la ville n’est pas encore terminée. Il reste encore à voir l’église Saint Jean-Baptiste, les hôtels particuliers, la seule place octogonale de France…

Au niveau de la spécialité, mis à part les cœurs d’Arras, aussi bons en chocolat qu’en pâte d’amandes, on peut goûter à l’andouillette.

Depuis vendredi, je ne vous ai pas parlé du temps. Voilà qui va être réparé. Vendredi, le temps était humide, il pleuvait. Ce n’était pas important comme quantité, mais cela mouillait. Samedi, bien que le temps menaçât, la pluie ne parvint pas à ces fins et même, dans l’après-midi, le soleil brilla. Enfin, aujourd’hui, le temps fut beaucoup plus stable et beaucoup plus ensoleillé.

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