L’illustre Vauban et la reine des citadelles

Durant de nombreuses guerres, on eut recours à la fortification des églises et des cimetières afin que le peuple s’y réfugie. C’est le résultat d’un art populaire et de la crainte des populations. Par exemple, les églises de Thiérache ont été fortifiées du XVIe au XVIIIe siècle. Le peuple ne pouvant construire de remparts, faute de moyens, choisit le lieu où toute la population pouvait se réfugier. L’originalité des églises fortifiées de Thiérache est d’avoir été fortifiées après leur construction. L’une de celles-ci se situe dans le Nord, à Glageon. De même, certains villages du Cambrésis ont longtemps conservé leur cimetière fortifié.

En de nombreux endroits, on peut, encore de nos jours, remarquer beaucoup de mottes féodales ou cadastrales. Buttes de terre généralement entourées d’un fossé. Derrière cette motte où se trouvait le donjon en bois, puis en pierre, s’étendait une plate-forme avec ferme et basse-cour, le tout défendu par un fossé. Cette région fut l’une des premières à connaître ce type de construction. Plus tard, des manoirs entourés de fossés furent construits sur une plate-forme. On peut facilement repérer ces mottes et ces plates-formes grâce à leur profil et à leur configuration caractéristique. Par contre, il est regrettable qu’il ne reste que très peu de châteaux médiévaux à notre époque (Olhain, Lierre et Potelle).

Par la suite, les architectes militaires utilisèrent le système des fortifications. Vauban s’en inspira pour construire ses systèmes de défense. De plus, il essaya d’utiliser la brique et de donner le meilleur aspect esthétique possible à ses constructions. Ainsi, diverses villes formèrent le pré-carré (Condé, Bouchain, Valenciennes, Cambrai), frontière la plus linéaire possible afin de faciliter la défense, une fois terminée la fortification de toutes les villes importantes. Elles reçurent ainsi des remparts.

Ces fortifications sont caractérisées par des murailles relativement basses, épaissies au bas, au tracé polygonal, permettant à chaque bastion de défendre son voisin. Le bastion, en forme de triangle ou d’as de pique, offrait une défense idéale, surtout s’il était collé à une demi-lune. L’ensemble est protégé par un glacis : zone non construite où se situent des fossés.

Pour Vauban, une bonne place forte doit dominer les environs ou être entourée de terrains plats et à découverts, à proximité d’une rivière (pour les fossés), commander un passage important et être une commune importante (dans le Hainaut, ce fut rarement vrai).

Nombre de ces fortifications sont encore conservées en partie ou totalement, mais la reine de toutes reste celle de Lille. Si leurs qualités (pour les fortifications de Vauban) étaient à prouver, on pourrait dire que lors de la dernière guerre, elles réussirent à retenir pendant plusieurs jours parfois les panzers.
Mais était-ce la peine de le dire?

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