La politique a, depuis longtemps, un rôle important dans cette région industrialisée du Nord de la France. Cela est dû principalement aux niveaux sociaux qui existaient. Mais cette politisation a également pour origine la naissance d’un des grands centres du socialisme français (il en sera de même du mouvement coopératif).
Zola s’inspira de cette région, du climat politique qui y régnait, pour écrire Germinal notamment, où il décrit la célèbre grève qui mobilisa 14 000 mineurs, à Anzin, du 21 février au 17 avril 1884. On peut parler de la politisation de cette région en évoquant la création de l’Internationale qui eut lieu à Lille. le 23 juillet 1888, c’est la première audition de ce chant devenu, depuis lors, très célèbre. Gustave Delory demanda à un Lillois, Pierre Degeyter de composer une musique sur le poème qu’Eugène Pottier avait écrit en 1871.
Autre événement célèbre, qui laissa une trace indélébile dans les souvenirs politiques de la région, le 1er mai 1891 à Fourmies. Cette journée fut marquée par une fusillade de l’armée sur la foule qui fit 9 morts et 35 blessés.
Que faisait l’Église durant ce temps ? Elle prit part à cette politisation, notamment à l’aide de l’abbé Lemire, et plus tard, grâce au cardinal Liénart qui fut surnommé le cardinal des ouvriers. Il faut aussi savoir que la J.O.C. et la J.O.C.F. ont connu leur véritable essor ici. Il en est de même du syndicalisme chrétien.
Mais la religion, c’est aussi de grandes manifestations religieuses qui se perpétuent encore de nos jours, comme à Boulogne-sur-Mer, Saint-Josse, Valenciennes, Dompierre-sur-Helpe…
Ainsi, plus de 100 000 pèlerins se sont rassemblés en 1983 dans le Pas de Calais, pour des durées variables : station (15 jours), triduum (3 jours), neuvaine (9 jours)…
Mais la trace d’une importante religion populaire existe aussi dans le Nord. Ainsi celle du Diable, des esprits, des personnages fabuleux, des sorciers… Même les menhirs et les mares ont leur légende, tout comme les dragons.
Cette imagination populaire inventa également des saints, comme Saint-Dodo ou Saint-Brayou.
Mais cette expression et cette imagination populaire se retrouvent dans les nombreuses chapelles de pierre bleue de l’Avesnois. On en compterait plus de 1 000. Elles ont été édifiées pour diverses raisons: accomplir un vœu, perpétuer une grâce ou attirer une bénédiction. C’est l’une des rares régions françaises à posséder ce type de monument.