Vendredi 5 octobre : Vallée de l’Authie — Arras

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Cette nuit, le vent souffla, la pluie tomba, mais ce matin plus rien, c’est le calme plat. Hortense fut relativement faible (je m’attendais au pire à la suite des informations alarmantes de la radio). Ainsi, je n’ai pas encore eu l’occasion de monter ou de démonter la tente sous la pluie.

J’ai profité de la nuit passée à Argoules, pour visiter, ce matin, le village (bien sûr l’église). Mais cette nuit restera graver dans mon esprit à cause du prix de revient : 21,50 francs dont 9 francs d’électricité, dans un terrain de camping !

En suivant la vallée de l’Authie, on arrive à Douriez où la collégiale de 1503 est en cours de restauration. Puis c’est Tortefontaine (église fermée) où est sise l’ancienne abbaye de Dommartin. Enfin, c’est Auxi le château. Il est dommage que j’y sois passé entre midi et deux, car outre l’hôtel de ville, l’église qui est magnifique : peintures murales, une mesure de sel comme bénitier, les nervures et les clefs de voûte du chœur qui sont sculptées, les vestiges du château, j’aurai pu visiter le musée des arts et traditions populaires concernant la région (ce musée se trouve à l’intérieur de l’Hôtel de Ville).

Après un nouvel intermède dans la Somme, je suis arrivé à Sarton où l’église, là aussi, est fermée. J’ai recherché, mais sans succès les murs de l’ancienne abbaye qui seraient réalisés en partie en os de mouton.

Peut-être passerez-vous par un endroit qui a pour nom la Borne ferrée. L’origine de ce nom est légendaire. Le Duc de Créquy partit aux croisades où il fut prisonnier. Sept ans plus tard, sa femme pensant qu’il était mort, voulu épouser un autre seigneur. Un homme, que personne ne reconnue, tellement qu’il était triste à voir, pénétra dans l’église en disant s’appeler le Duc de Créquy. Il se fit apporter sa jument sur laquelle il fit le tour de son domaine. À la limite sud, la jument grava la marque de son fer en frappant une grosse pierre.

De là, j’ai rejoint Pas-en-Artois (église), puis Saulty qui est le village où fut inventée la fabrication du sucre de betterave. À Barly, le château est sur mon chemin avant d’arriver à Avesnes-le-Comte (église). Pour atteindre Arras, le but de mon étape, je suis ensuite passé par Agnez-lès-Duisans (église), Duisans (château et église) et Étrun, l’ancien camp romain.

Une fois arrivé à Arras se pose le problème du logement. J’ai tenté de loger chez l’habitant, enfin presque. Il est vrai que cela était facile pour moi, car je connais des amis dans cette ville. Sans qu’ils soient prévenus à l’avance, j’ai téléphoné en fin d’après-midi et aussitôt, je fus le bienvenue, invité à y rester le temps que je désirai… C’est peut-être cela aussi l’accueil des habitants de cette région.

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